Notre Patrimoine
Eglise Saint Jean
Dressée à flanc de coteau sur un éperon rocheux qui domine la vallée du Gabas, c'est à peine si on devine dans cette modeste grange, une église. Et pourtant ! Nous sommes devant l'ancienne église paroissiale de Samadet : l'église romane Saint Jean.
Son implantation sur ce site ne doit rien au hasard : la proéminence du lieu, l'abondance des cours d'eau en contrebas, la proximité du camp de la motte dit "camp romain" et son rôle défensif, ont amené des nomades à s'y réfugier puis à s'y fixer. Des vestiges d'une importante villa gallo-romaine, la "Villa Crédita", ont été retrouvés non loin de là, surtout autour de l'ancienne ferme de St Julien : briques, tuiles, carrés de mosaïques, un dernier en argent à l'effigie de l'Empereur Gordien (248-254).
De l'empire romain aux invasions successives, de croyances païennes à l'évangélisation progressive, c'est lors d'une période plus calme, autour de l'an Mil, qu'on a vu le pays se couvrir d'un "manteau blanc d'église".

Seul "document imagé ancien" de l'église St Jean représente sur le vitrail de gauche dans le chœur de l'église actuelle. Réalisé en 1873 par Félix Gaudin, verrier de grand renom à Clermont-Ferrand.
L'église Saint Jean est une église romane type "église-grange" : une seule nef rectangulaire flanquée à l'origine de 2 bas-côtés (aujourd'hui ne subsiste que le bas-côté Nord) est prolongée par un chevet semi-circulaire orienté vers l'Est, selon la tradition des églises chrétiennes.
A l'intérieur, 4 colonnes appareillées. Consolidées, elles soutiennent d'une part la voûte en berceau de la nef et le plafond plat du bas-côté subsistant.
De cette austérité manifeste de la nef, (pas de décor, pas de sculpture), on s'avance vers le chevet dont l'ornementation plus recherchée laisse supposer une édification postérieure, avec la nécessité de contreforts sur le mur extérieur bâti au ras du précipice.
Le chevet roman comporte une travée droite dont deux arcs en plein cintre, soutiennent la voûte en berceau, suivie d'une abside semi-circulaire en cul-de-four. Au fond du chevet, subsiste la base de l'autel ; au-dessus, sur le mur, des traces témoignent d'une ancienne fresque. Le pavement est ancien. Quatre colonnes appuyées sur deux banquettes supportent des chapiteaux, véritables livres de pierre pour une population, alors en majorité illettrée : ces chapiteaux, encore bien conservés, évoquent les dérèglements sociaux autour de l'an Mil : les craintes, les mises en garde. Une frise à billettes, caractéristique de l'art roman, court de chapiteau en chapiteau dans la travée de l'abside.
ETRE OU NE PAS ETRE UN MONUMENT HISTORIQUE ?
Et nous voilà devant un dilemme qui peut condamner notre église à l'oubli, alors qu'elle nous livre encore de nos jours des pans de notre histoire millénaire...
Ils en parlent...
ATLAS ROMAN - Merci à Antoine Garnier pour son article du 27 août 2016
Fondation du Patrimoine

La fondation du patrimoine d'Aquitaine regroupe les projets pour la sauveguarde du patrimoine et l'appel aux dons.
Jacques reuland
Antoine de St Exupéry écrivait : "Nous n'héritons pas le monde de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants".
L'Association Culturelle et Touristique de Samadet s'engage à sauvegarder l'ancienne église de Samadet, pour les générations à venir et en hommage à Jacques Reuland. Lorrain d'origine, cet enseignant brillant s'est plongé avec délices, lors de sa retraite, dans l'histoire d'un pan de notre pays landais. Il avait compris que tous les Tumuli préhistoriques qui balisent la vallée du Gabas, signaient une vie intense depuis la plus haute Antiquité. Et cette vie culminait ici, à Samadet, avec cet Oppidium (bourg ancien fortifié : rue de l'église, cap dou pourtaou, chemin de l'embarras), le camp de la motte et cette villa Gallo-Romaine coiffée de sa chère église Saint-Jean de Saint-Julien. Vie intense et vestiges précieux dont nous avons encore que des bribes qui s'étofferont ultérieurement; à transmis cette passion de l'histoire et nous a laissé, ô combien riche de notre territoire.
Son vœu le plus cher était de réunir et d'impliquer les communes de Chalosse-Tursan qui représentaient, comme il aimait à le dire, une véritable "Ligne Maginot" préhistorique. Landais de cœur et d'adoption devenu un vrai Samadétois au service de son village, nous devons à Jacques de réussir et c'est tous ensemble que nous y parviendrons.
Avec nous soyez attentifs à transmettre à nos enfants ce patrimoine dont nous pouvons jouir aujourd'hui et qui demain leur reviendra.